Histoire, contexte

Rainbow Island, littéralement l'Ile Arc-en-ciel, a été découverte par des explorateurs européens au large des côtes asiatiques il y a bien longtemps de cela. A l'époque, une toute petite communauté anglaise s'y installa. En effet, l'île était belle et accueillante, et certains laissèrent l'expédition repartir sans eux. Malheureusement, le navire disparut en Mer de Chine quelques mois plus tard, et les colons furent retrouvés par une croisière privée japonaise il y a une soixantaine d'années. Misuchi Kuchiki, membre du richissime clan japonais et hôte du séjour, rendit visite aux pêcheurs qui avaient vécu en autarcie pendant un temps indéterminable, sûrement proche de deux-cents ans. Il fut surpris par la parfaite maîtrise de l'anglais qu'avaient encore ces gens et par leur sens du devoir et du travail. Il en amena deux au Japon afin de convaincre le chef du clan Kuchiki d'investir dans cette île et d'en faire le paradis de l'élite artistique que Misuchi avait toujours défendu. Après maintes discussions, le premier homme du clan consentit à s'approprier l'île avec la bénédiction des habitants et à y fonder une communauté prospère.

Ralentie par la guerre du Pacifique, la construction reprit dès 1945 et très vite, une petite école, alors tout juste capable d'accueillir une centaine d'étudiants en arts et musique de tous les pays, fut ouverte. Afin de pouvoir accueillir sans trop d'ennuis les étrangers et afin de respecter la culture d'origine de l'île, on adopta les deux langues universelles en vigueur à l'époque : le français et l'anglais. Mais la clientèle française se désintéressant des lieux et la décolonisation lui causant du tort, on abandonna le français en 1973 afin de généraliser l'anglais. A la place, l'affichage public devint anglais sous-titré japonais.
Afin de répondre aux besoins de l'école, on construisit un petit port, et une piste d'hélicoptère de campagne. Des Japonais vinrent s'installer sur l'île pour s'en occuper, car les habitants de l'île ne savaient alors rien des nouvelles technologies. Ainsi, le petit village colonial anglais devint rapidement une petite ville multiculturelle, peuplée à moitié d'asiatiques et à moitié d'européens. La ville, située dans une vaste baie, à l'abri des flots et dotée d'une superbe plage, fut baptisée Rainbow Creek, la Crique Arc-en-ciel. La végétation tropicale lui donnait en effet une multitude de couleurs. L'île reçut son nom à peu près en même temps.

L'activité ne cessa d'augmenter. L'action se situe à notre époque, à la fin des années 2000. L'école peut aujourd'hui accueillir un grand nombre de prodiges des arts. Située tout en haut de la colline qui surplombe la ville, c'est un grand bâtiment de la couleur du sable chaud. Il accueille chaque année plusieurs milliers d'élèves, professeurs et employés, qui sont tous logés dans l'aile tournée vers la crique. L'établissement est dirigé depuis peu par le sombre et mystérieux Akira Kuchiki.
Les besoins énormes d'une telle communauté ont fait croître Rainbow Creek, qui compte aujourd'hui pas loin de quinze mille habitants. Le port est devenu un complexe de taille honorable qui dispose d'un réseau de navettes très actif, et trois pistes d'hélicoptères en dur assurent une liaison aérienne vitale avec les côtes proches, pour les affaires urgentes, les gens riches et la desserte de la clinique. La ville dispose en effet d'un centre commercial, d'écoles de tous niveaux, d'une grande clinique, ouverte en 1984, aujourd'hui tenue par la douce Yuna Natsume, petite amie du nouveau barman, Ozu Odawara.

Une bonne moitié de la petite île est encore totalement sauvage. Des grilles ont été levées entre les zones habitées et la zone sauvage, autant afin de protéger la ville et l'école qu'afin de protéger la nature. La jungle et les côtes sont sous surveillance 24/24, 7/7, mais quelques petits malins arrivent parfois à déjouer les filets de sécurité et à s'introduire dans ces lieux magiques et dangereux.